Abri
décoré

"L’hôpital St Jacques existe depuis le XIXème siècle. Il fut érigé sur un ancien prieuré entre la Loire au Nord et les champs maraîchers au Sud. Depuis, l’urbanisme s’est densifié autour d’elle. La frontière avec la ville s’est construite par fragments la rendant inévitablement hétérogène.

Il y a quelques années, l’hôpital St Jacques a vu ce mur de clôture changer de visage. Ou l’on trouvait des grilles, nous faisons maintenant face à un mur massif tatoué de formes abstraites, venant se connecter aux parties en schiste existantes. Quand on longe le mur, on finit par découvrir l’entrée Sud de l’hôpital. Deux pavillons néo-classiques l’encadrent. Devant l’entrée, l’ensemble du carrefour a été recouvert d’une trame minérale. A la droite des pavillons, se situe, un bâtiment à la forme particulière. Deux ailes se déploient de part et d’autre de la frontière qui s’est alors largement épaissit. À première vue, cela ressemble à un jeu formaliste de poteaux et frontons se concrétisant par une toiture à facettes triangulaires. Cependant, ces variations formelles sont tramées et symétriques. Les deux formes de poteaux ont peut-être une logique, l’un large, l’autre maigre. Ils semblent être placés en fonction de l’épaisseur des planchers.

Quand on entre dans le bâtiment, les mêmes hiéroglyphes que l’on découvrait en périphérie de l’hôpital nous attendent qui peuvent d'ailleurs étrangement faire penser aux baies en plein-cintre de l’hôpital qui se trouve de l’autre côté du mur. Le mur en béton se voit percer entièrement à plusieurs endroits nous invitant à entrer dans le mur. Il s’agit des accès aux escaliers et ascenseur calés entre les murs massifs.
Une fois, là-haut, on est de l’autre côté. On aura beau chercher, on ne trouvera aucun passage vers l’étage opposé au mur. Le bâtiment posséderait donc deux accès : l’un côté quartier St Jacques et l’autre atteignable depuis le parking de l’hôpital. On empêche donc de façon absolue la communication physique entre deux mondes, la ville et l'hôpital, tout en permettant presque cyniquement leur croisement."